01. La singularité Artistique
Singularité : Nom féminin
Sens 1 – Manière extraordinaire d’agir, de
penser, de parler
Sens 2 – Caractère rare et exceptionnel
de ce, ou de celui, qui se distingue
Résultat d'une réflexion préliminaire :
"Si on peut définir l'être humain comme
étant unique, son art l'est aussi. Mais l'homme cherche à se démarquer par sa
différence, à se faire voir. Il en va de même de ses créations.'' - Moi
L'animation 3D est l'art de reproduire
virtuellement les mouvements. C'est dans la recherche et le processus de
réalisation qui définira la singularité Artistique des animations. L'œil
aiguisé de l'animateur qui décompose les mouvements, combiné aux multiples
références, donnera une animation unique en soi. La singularité, touche
personnelle posée par l’artiste, peut être définie comme étant une exagération
des mouvements; il ne s'agit plus de reproduire, mais de déformer.
Citation :
" Lorsqu’il travaille, préparant ses plans,
entreprenant ses esquisses, reprenant son ébauche, il n’est pas en mesure de
confronter ce qu’il fait avec l’idée, qu’il aurait d’abord, de l’œuvre ;
simplement il juge ce qu’il fait et, à une certaine déception qu’il éprouve,
[…], il pense : ce n’est pas encore ça, et se remet à l’ouvrage ;
mais ce qu’est « ça », il ne le sait pas, et ne le saura que quand l’œuvre,
enfin achevée, le tiendra quitte. ''
Mikel Louis Dufrenne, Philosophe français spécialiste
d’esthétique,
Phénoménologie de l’expérience esthétique 1967
Discernement
& Idées :
Je
crois que la singularité artistique ne se défini pas non plus par une œuvre
exclusive. Elle arrive au moment même de la production de l’œuvre. La méthode
employée, mais surtout le cheminement de l’idée à travers l’œil du créateur,
pousse la singularité artistique à son apogée ; elle se manifeste entre
l’artiste et son œuvre.
Je
l’ai surtout compris durant le projet synthèse. L’animation que je réalise,
même de manière technique, est issue de ma propre vision du mouvement. Alors,
si un autre voyait un mouvement d’une différente manière, il ne saura trouver
justesse dans mon propre travail. Aussi simple que dans la manière dont
lui-même pouvait faire le mouvement dans la réalité. Il faut là défendre son
point de vue ou faire des concessions, comme j’ai dû faire.
C’est
un travail d’équipe, alors le point de vue de tous était à prendre en
considération. On le voit bien dans l’évolution des plans. Dans le premier plan,
c’était ma vision du mouvement. La vision des autres s’ajoute au fils de
l’évolution de l’animation. Je voyais ça de manière plus stylisé, presque
cartoon. Mais le côté un peu comique que ça apportait ne plaisait pas à mes
collègues. J’ai ralenti le mouvement, pour aussi donner plus lourdeur aux
personnages. Je trouve que c’est un bel exemple de singularité artistique; la
vision de toute l’équipe a mené à un résultat riche et unique.
02. L'image, La représentation en Art
Représentation : Nom féminin
Sens 1 – Rendre quelque chose d’absent
présent
Sens 2 – Image, chose qui représente
Résultat
d'une réflexion préliminaire :
" Il ne faut pas confondre
représentation et reproduction. L’un sert de pont visuel avec une réalité
manquante tant dis que l’autre n’est qu’un substitut sans âme. '' - Moi
La représentation est l’essence
même de l’image. Les images qui nous sont montrées reflètent une réalité. En art, la « représentation » peu présenter une réalité autrement de l’univers qu’elle
habite. L’art numérique, celle qui nous touche plus particulièrement, permet justement
de créer du faux-réel dans l’irréel. Ouch.
Je m’attarde sur la comparaison
entre la représentation et la reproduction car selon moi, la mince ligne qui
les sépare ajoute une certaine ambiguïté dans la complexité de la réalisation,
pour ma part, de l’Animation 3D. Notre plus grand défi consiste à reproduire un
mouvement réel. Si l’on soutient l’idée que l’Art se justifie par la connaissance des choses,
donc, qu’est ce qui justifie un mouvement? Qu’est ce qui amène un personnage à
poser une action, à pencher plus d’un côté que d’un autre? Tout ce passe là-dedans
(Petit signe de doigt sur la tête). Représenter quelque chose qu’on ne voit pas
à travers des mouvements physiques virtuels. Mieux encore : Représenter
une réalité complexe de manière simple en ayant toujours en tête la complexité
de la représentation. Double Ouch.
Citation:
"Don’t
duplicate real action or things as they actually happen – but give a caricature
of life and action… Our work is a caricature of Life ''
He called it the
‘’plausible impossible’’. They could do impossible things but make it appear
convincingly real.
Richard William qui parle de Disney,
Directeur d’animation sur ‘Who frames Roger Rabbit’, The Animator’s
Survival Kit,
publier en 2009 par Faber & Faber Limited, p.370
Discernement
& Idées :
Comme le mentionne la philosophie
de Disney, on ne doit pas reproduire la réalité, mais plutôt utiliser la caricature.
En y réfléchissant, c’est vrai que la reproduction tel quelle d’un mouvement
sort toujours de manière étrange une fois transposé en 3D. C’est dans un
exercice comme le Cycle de marche qu’on peut bien s’en apercevoir.
J’ai tout d’abord fait un cycle
plus naturel, sans rebond. Mais l’animation ne rendait pas justice au ‘feeling’
d’assurance que je voulais y transposer. J’ai poussé un peu la note dans le jeu
d’acteur et la personnalité se fait d’avantage ressentir. Le rebond est plus
fort que dans la réalité, mais c’est justement ce détail caricatural qui rend
l’animation agréable à regarder. Est-elle juste? Oui… Non… En tout cas, ça sort
bien!
L’Art représentatif amène celui qui
le contemple à voyager au-delà des barrières techniques; elle inspire et laisse
l’image évoluer dans notre cerveau. On y reconstruit inévitablement le
mouvement pour ainsi approuver celui-ci. Voilà. C’est au niveau de la
connaissance de la complexité humaine qui amène l’animateur 3D à bien
représenté des mouvements réels et ainsi, permettre l’éveil des émotions chez
le spectateur.
03. L'Art, la Technologie
Technologie: Nom féminin
Sens 1 – Ensemble des connaissances et
pratique concernant une technique industrielle
Sens 2 – Études des techniques, des outils et
des procédés
Résultat
d'une réflexion préliminaire :
"L’Art, grâce à l’évolution florissante
de la dernière décennie, se multiplie. Elle s’invente, elle s’approprie; au
détriment de l’Art, vraiment?'' - Moi
Selon moi, il est claire que l’Art
& la Technologie, bien qu’indissociable en animation 3D, sont deux monde
qui un jour se croisa pour élargir l’un, et rendre utile l’autre. L’art qu’est
l’animation, descendant direct du cinéma, s’est vue décuplé avec l’arrivée de
la technologie (les logiciels 3D et la machine elle-même).
Je me suis aperçu, en traitant du
sujet avec ma famille, qu’ils croyaient que l’Art perdait tout son sens à cause
de la technologie. Une pensée populaire, que j’ai lue à mainte reprise sur les
forums, mais qui me semble totalement fausse. Si l’Art débuta avec la
sculpture, le dessin et la peinture, est ce que tout autre objet ultérieurs
utilisé pour ‘faire’ de l’Art rendait celui-ci invalide? Selon moi, l’Art est
un procédé et un résultat. Les moyens pour y arriver ne font que le rendre plus
complexe, plus vaste.
Citation :
"…l'animation n'est pas comme la science,
qui en sait toujours plus et s'améliore au fil des années. C'est un art, et
l'art n'admet pas de réelle évolution en lui-même, il y a juste des tendances,
des modes, et de nombreuses techniques qui différencient alors les productions
finales."
Mr Hauss, Professeur d'animation à l'école MJM de Strasbourg (école d'arts appliqués) et modeleur 3d, maquettiste et graphiste designer pour Ubisoft, de 1995 à 2002
Discernement &
Idées :
Cette
citation, même si elle est plus ou moins bien documentée, reste très
intéressante. Il ne faut pas comparer l’Art et la Technologie, mais plutôt
savourer leur combinaison. J’ai un très bon exemple pour le démontrer :
notre projet Synthèse. Une trame narrative complexe, un ‘look’ ambitieux; notre
Art à son apogée, on y croyait. Tous les outils étaient à notre disposition
pour réaliser le projet de rêve.
Ce qui causa sa perte? La dévotion
envers la technologie et une approche un peu trop ‘friendly’ avec la machine. Ce n’est pas que ça, bien entendu, mais
c’est un aspect représentatif qui se prête bien à ce fragment. Laisser le soin
de peaufiner son travail par la machine enlève toute la saveur. En plus de
perdre de la personnalité, il devient très difficile de gérer les problèmes qui
en découlent. Résultat : un projet sans goût.
04. L'Art commercial versus l'Art
Contemporain
Commercial : Adjectif
Sens 1 – Qui relève du commerce
Sens 2 – Conçu
dans un but lucratif, pour plaire au plus grand nombre
Résultat
d'une réflexion préliminaire :
"L’Art commercial versus l’Art
Contemporain…Hum…De l’Art qui se vend versus l’Art d’aujourd’hui…Hum…'' - Moi
Difficile. L’Art ce commercialise;
des milliers de gens y travaille de près ou de loin. Prenons la publicité (qui
se rapproche du cinéma). Grande fenêtre pour qui veut bien se prêter au jeu.
Des images qui parlent, touchent et qui par le fait même, vend un produit, une
idéologie ou un concept. À Cannes, on y remet même des prix. Bref, l’Art
devient rentable.
L’Art Contemporain, c’est l’Art
d’aujourd’hui. Demain, elle changera sans doute d’appellation, mais restons-en
là. Cet Art que tout le monde touche. Car oui, beaucoup se proclame artiste
sans même avoir réfléchi à la question. C’est l’Art qui se voit partout, celui
utilisé majoritairement a des fins commerciales.
Pourquoi proclamer un versus entre
c’est deux sphères de l’Art qui semble si bien aller ensemble?
Citation :
"…Qui ne peut en aucun cas être qualifiée de « loisir
» […] mais qui échappe à la catégorie usuelle du travail rémunéré » car il
s’agit d’une « activité à laquelle on s’adonne sur le modèle de l’engagement et
de l’identification » et qui ne constitue pas nécessairement la « source
principale du revenu."
Eliot FREIDSON, 1986, « Les professions artistiques comme défi
à l’analyse sociologique », Revue Française de Sociologie, 1986, 431-443, p. 432.
Discernement &
Idées :
Là où le combat commence, c’est quand l’Art Contemporain dépend de son
côté commerciale. Restriction, changement de direction artistique et toutes
autres limitations techniques. On se croirait en Jeu Vidéo non? Un art qui se
proclame, mais qui doit suivre un code, une démarche, une procédure. De l’Art
en boite? Je ne crois pas qu’il faut simplifier les choses de la sorte.
Toute une équipe d’artiste qui
crée un jeu, c’est une puissante boule d’idées, de procédé artistique et de talents.
Chacun met son énergie pour créer littéralement un objet, un personnage ou même
une animation. Ils ne l’ont pas volé. Et un bouton magique qui fait tout, ça
n’existe pas. C’est une création, un amalgame fantastique d’un million de
petites idées. Un processus complet et peaufiné, tiré d’un background propre à
chacun et soutenue par des compétences techniques fortes. Des artistes. Des
vrais. Si l’on s’arrête aux tablettes et aux prix sur la boîte, c’est 1-0 pour
l’Art commerciale. Si on prend le temps de comprendre (voir d’y jouer), on peut
affirmer que cet Art Contemporain, puisque de notre temps, existe et prédomine.
Le club vidéo, c’est un musée, ok? Les jeux, ce sont les toiles que nous
pouvons se procurer. Rendre l’Art accessible, dans l’optique où le prix fait
vivre ses milliers d’artistes, permet à tous de l’apprécier d’avantage.
N’est-ce pas le but ultime à l’Art? Se faire voir? Se faire démystifier?
Maintenant, c’est exæquo.
Tout comme les animations que j’ai
réalisées; celles qui sont affiché dans mon musée, mon portfolio. ‘Mon’ Art
Contemporain. C’est à travers lui, à travers sa pratique, longue et acharné,
que je réussirai un jour à le faire voir au monde entier. D’y vivre, le plus
longtemps possible. De le rendre ‘travail’, de le rendre ‘personnel’, de le
rendre ‘complexe’ mais de le rendre ‘bien’ et ‘mien’.
Mon
mien.
Mon Art.
SINGULARITÉ ARTISTIQUE :
L’ART, LA TECHNOLOGIE :
L’ART COMMERCIALE VERSUS L’ART
CONTEMPORAIN :
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